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2019, une année météo « exceptionnelle »

Serge Zaka (à dr.) a dressé un bilan agroclimatique de l’année 2019, en compagnie de deux agriculteurs, Alexandre Rivenet (à g.) et François Arnoux. © L. PETIT

L’année 2019 a été « exceptionnelle » en termes d’aléas climatiques. Weenat a organisé un point bilan, lors du Sia.

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À l’occasion du Sia, Weenat a invité Serge Zaka, docteur en agroclimatologie au sein d’ITK, administrateur et chasseur d’orage pour Infoclimat, à faire un bilan agroclimatique de 2019. « 2019 a été une année exceptionnelle », a commencé Serge Zaka, avec une succession d’aléas climatiques intenses, durables, répétés et couplés. Il a mis en avant quatre phénomènes de couplage, qui sont des « facteurs aggravants ».

En premier lieu, la douceur hivernale suivie de gelées tardives. « La douceur hivernale a provoqué le débourrage précoce de l’ensemble des végétaux, qui ont donc été plus sensibles aux gelées tardives. » L’anticipation du risque de gel est donc primordiale. Selon Jérôme Le Roy, président de Weenat, l’un des utilisateurs de Weenat en Pays de Loire aurait ainsi « sauvé 3,8 ha de vignes », grâce à la mise en route de tours antigel juste avant les gelées.

Ensuite durant l’été, la sécheresse, installée depuis le printemps, a été combinée à des épisodes de canicules.

Effet « sèche-cheveux »

Troisième phénomène de couplage, la répétition des canicules associées au vent. Le 28 juin, l’addition d’une température record (46 °C), de vent (40 km/h) et d’une faible humidité, a eu un effet « sèche-cheveux » dans l’Hérault, le Gard et l’Aude. « Un après-midi a suffi à détruire plus de 10 000 ha de vignes, explique Serge Zaka. Un vent à 40 km/h multiplie par dix l’évapotranspiration. On a eu des conditions climatiques jamais observées en France. Ces phénomènes ne sont pas anticipés par les scientifiques, ce qui remet en question notre modélisation du changement climatique. »

À l’automne 2019, la sécheresse a été suivie d’un excès d’eau avec des précipitations exceptionnelles conduisant ainsi à des parcelles impraticables et un retard des semis dans de nombreuses régions.

30 h de travail et 3 000 km économisés

Weenat, qui a été créée il y a cinq ans, compte aujourd’hui 4 000 utilisateurs et capteurs en France et Europe limitrophe. L’entreprise a récemment mené une étude auprès de 140 de ses agriculteurs utilisateurs. L’utilisation des stations connectées leur permettrait, en moyenne, de gagner 30 heures de travail par an et d’économiser 3 000 km de trajet.

Deux agriculteurs ont d’ailleurs été invités par Weenat pour témoigner de leur expérience. « Avec mes six sondes réparties sur mes six îlots de parcelles, je gagne beaucoup de temps en évitant de me déplacer sur chacun », explique François Arnoux, céréalier en Vendée. Il affirme également avoir « gagné un tour d’eau sur la période d’irrigation », du fait d’une meilleure prise de décision. « Suivre les paramètres de température, vent ou encore hygrométrie me permet une prise de décision instantanée », ajoute Alexandre Rivenet, céréalier dans le Pas-de-Calais.

Lucie Petit

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